La Nouvelle Revue d'Histoire : "L'histoire à l'endroit". Fondée en 2002 par Dominique Venner et dirigée par Philippe Conrad.

Les pages consacrées à Charles Maurras mettent bien en lumière la synthèse entre le nationalisme républicain, qui était celui de l’auteur dans sa jeunesse, et le traditionalisme.

Nouvelle histoire des idées. Du sacré au politique, d'Alain Blondy

Nouvelle histoire des idées. Du sacré au politique, d’Alain Blondy

Source : La Nouvelle Revue d’Histoire n°85, juillet-août 2016. Pour retrouver ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique en cliquant ici.

Historien spécialiste du monde méditerranéen, Alain Blondy n’oublie jamais, quand il aborde les idées, la toile de fond sur laquelle elles se déploient. Les pages consacrées à Charles Maurras mettent bien en lumière la synthèse entre le nationalisme républicain, qui était celui de l’auteur dans sa jeunesse, et le traditionalisme.

Nouvelle histoire des idées. Du sacré au politique, d'Alain Blondy

Nouvelle histoire des idées. Du sacré au politique, d’Alain Blondy

Alain Blondy explique le pourquoi de son hostilité à la pensée de Rousseau, les différences entre la pensée de Maurras et celles de Barrès ou de Péguy. Il souligne que, par son goût de l’esprit antique, Maurras est moins radicalement éloigné des Républicains de l’an II qu’il ne le croit. L’auteur refuse les caricatures et met les choses au point concernant « l’antisémitisme » de Maurras.

« L’antisémitisme est un mal, si l’on entend par là cet antisémitisme de peau qui aboutit au pogrom et qui refuse de considérer dans le Juif une créature humaine pétrie de bien et de mal, dans laquelle le bien peut dominer. On ne me fera pas démordre d’une amitié naturelle pour les Juifs bien nés. » Voilà ce qu’on pouvait lire dans L’Action Française en 1937. « Si l’influence politique de Maurras ne fut pas déterminante, en revanche son influence idéologique fut essentielle ».

Il catalysa « l’énergie de toute une partie de la jeunesse, en lui donnant le goût du combat et de la responsabilité » écrit Blondy. Qu’il s’agisse d’Edmond Richer, de Giambattista Vico, des non-conformistes des années trente, de Montesquieu, des analyses d’une qualité analogue abondent. D’abord comprendre et faire comprendre, plutôt que mettre dans des cases (« les précurseurs du totalitarisme », les « pensées de l’exclusion »). Une leçon de liberté.

Pierre Le Vigan

À propos de

Alain Blondy, Nouvelle histoire des idées. Du sacré au politique, Perrin, 350 p., 23 €

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