Suisse – La Nouvelle Revue d'Histoire https://www.la-nrh.fr L'histoire à l'endroit Tue, 22 Aug 2017 11:56:13 +0000 fr-FR hourly 1 Éditorial et sommaire du n°78 (mai-juin 2015) https://www.la-nrh.fr/2015/05/editorial-et-sommaire-du-n78-mai-juin-2015/ https://www.la-nrh.fr/2015/05/editorial-et-sommaire-du-n78-mai-juin-2015/#respond Fri, 01 May 2015 08:00:17 +0000 https://www.la-nrh.fr/?p=2054 Éditorial et sommaire du n°78 (mai-juin 2015)
Créée il y a treize ans par Dominique Venner, La Nouvelle Revue d’Histoire s’est depuis, grâce à la fidélité que lui ont manifestée ses lecteurs, solidement installée sur le marché des magazines spécialisés dans ce domaine.]]>
Éditorial et sommaire du n°78 (mai-juin 2015)

Une nation rétive à toute domination extérieure

Créée il y a treize ans par Dominique Venner, La Nouvelle Revue d’Histoire s’est depuis, grâce à la fidélité que lui ont manifestée ses lecteurs, solidement installée sur le marché des magazines spécialisés dans ce domaine.

Deux ans après la disparition de son fondateur, La NRH se présente sous une apparence sensiblement nouvelle. Sa maquette a été repensée pour apporter plus de clarté et de lisibilité, notamment dans les pages consacrées à l’actualité et aux comptes rendus de livres. Nous espérons que ces transformations rencontreront l’agrément de tous ceux qui suivent nos efforts en vue de leur apporter une information indépendante et complète à propos des grands sujets historiques que nous abordons. Plus que jamais, le combat pour l’histoire et pour la mémoire apparaît comme un enjeu majeur face aux tentatives de déconstruction et d’amnésie programmée auxquelles nous sommes confrontés depuis des années.

La société réelle commence à en prendre la mesure et de nombreux signes nous encouragent à persévérer sur la voie tracée naguère par Dominique Venner au nom de la défense de notre identité et de la « tradition » dans laquelle se reconnaissent spontanément aujourd’hui les Européens les plus lucides, confrontés à une perspective de « sortie de l’histoire » totalement inédite.

L’actualité des commémorations fait que nous nous intéressons dans ce numéro à nos voisins helvétiques. Leur histoire demeure largement méconnue et les réactions qui ont été les leurs au cours de ces dernières années, notamment lors des « votations » relatives à l’immigration, ont surpris la plupart des observateurs étrangers. Ils ignoraient ce qu’a été le passé de ces cantons jaloux de leurs libertés et farouchement attachés à la défense de leur indépendance. Le serment de la prairie de Grütli, la figure de Guillaume Tell ou la victoire de Morgarten – remportée contre les Habsbourg, avant que celles de Morat et de Grandson mettent fin aux ambitions de Charles le Téméraire – font figure de mythes fondateurs pour une nation rétive à toute domination extérieure.

L’histoire a ensuite construit, au fil des siècles, un cadre politique original qui constituait, pour les penseurs des Lumières, le modèle de la démocratie. En réalité, ce système n’a guère à voir avec les prétendues « démocraties » représentatives, transformées aujourd’hui en d’authentiques oligarchies fondées sur la complicité des pouvoirs financier et médiatique. Le subtil équilibre institutionnel qui s’est progressivement mis en place et qui recourt fréquemment au vote populaire, déclenché si besoin est par la volonté d’un nombre suffisant de citoyens, a permis de faire « vivre ensemble » – le terme n’a rien ici d’une incantation bien pensante – des communautés diverses par la langue ou la religion, mais convaincues du bien-fondé de leur organisation politique.

Oskar Freysinger – qui fut le porte-parole de ceux qui ont refusé l’érection généralisée de minarets étrangers à la culture et aux paysages locaux – exprime très clairement une conception de la démocratie décentralisée et soucieuse d’enracinement local, dénoncée à grands cris comme « populisme ». Mis à toutes les sauces dans la guerre sémantique d’aujourd’hui, le terme désigne en réalité l’expression de la volonté des peuples soucieux de préserver leur identité dans la grande « mixité » mondiale. Celle qu’appellent de leurs vœux les tenants d’une fin de l’histoire idéale qui verrait la disparition des frontières en même temps que l’avènement inéluctable d’une humanité rêvée – exclusivement composée de « citoyens du monde ». Des « nomades » déracinés, consommateurs dociles voués à un individualisme hédoniste et narcissique dont on mesure bien désormais la dimension mortifère.

La résistance opposée par le petit village helvète nous encourage à poursuivre la lutte en vue de conjurer le cauchemar orwellien qui nous menace.

Philippe Conrad

Courrier des lecteurs
Éditorial

Une nation rétive à toute domination extérieure. Par Philippe Conrad

Actualité
  • La caméra explore l’histoire. Les Enfants du Paradis. Par Philippe d’Hugues
  • Le billet inattendu de Péroncel-Hugoz. L’univers monarchiste d’Henry Bonnier
Portrait

Une vision de la France. Entretien avec Éric Zemmour. Propos recueillis par Pauline Lecomte

Découvertes
  • L’ascension et la chute d’Enguerrand de Marigny. Par Emma Demeester
  • L’Angleterre divisée par la guerre des Deux-Roses. Par Gérard Hocmard
  • Louise de Savoie, la mère de François Ier. Par Anne de Mézeray
  • Les mystères de Monsieur Fouché. Par Anne Bernet
  • Waterloo, victoire allemande. Par Éric Mousson-Lestang
  • Quand la République était raciste. Par Arnaud Imatz
  • L’Allemagne et le génocide arménien. Par Éric Mousson-Lestang
  • Jacques Laurent, romancier et antigaulliste. Par Philippe d’Hugues
Jeu

Enguerrand de Marigny et son temps

Dossier. De Guillaume Tell à Freysinger
  • Présentation du dossier
  • Guillaume Tell, le père de la nation. Par François Bousquet
  • Calvin à Genève. La genèse d’une théocratie. Par Aimé Richardt
  • 1815 : naissance de la Suisse contemporaine. Par Éric Mousson-Lestang
  • Conflit du Sonderbund : une guerre de sécession helvétique. Par Pierre de Meuse
  • Les écrivains suisses de langue française. Par Jean-François Gautier
  • Les banques suisses face aux États-Unis. Par Philippe Parroy
  • L’histoire de la Suisse en dictionnaire. Par Albrecht Baerenstein
  • Identité et démocratie. Par Oskar Freysinger
Livres

Actualité des livres historiques

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Caspar Wolf et la conquête énergique de la nature https://www.la-nrh.fr/2015/01/caspar-wolf-et-la-conquete-energique-de-la-nature/ https://www.la-nrh.fr/2015/01/caspar-wolf-et-la-conquete-energique-de-la-nature/#respond Thu, 01 Jan 2015 10:00:05 +0000 https://www.la-nrh.fr/?p=2279 Caspar Wolf et la conquête énergique de la nature
Avec son traitement radicalement nouveau du paysage alpin, le peintre suisse Caspar Wolf (1735-1783) fut l’un des plus importants précurseurs du Romantisme européen. Restée longtemps ignorée, son œuvre a été redécouverte voici tout juste 70 ans.]]>
Caspar Wolf et la conquête énergique de la nature
Source : La Nouvelle Revue d’Histoire n°76, janvier-février 2015. Pour retrouver ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique en cliquant ici.

Avec son traitement radicalement nouveau du paysage alpin, le peintre suisse Caspar Wolf (1735-1783) fut l’un des plus importants précurseurs du Romantisme européen. Restée longtemps ignorée, son œuvre a été redécouverte voici tout juste 70 ans.

Peintre paysagiste, il ne chercha pas à dramatiser et tenta une description objective de la nature. C’était là une approche moderne qui annonçait le siècle suivant, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle conception du paysage. Les « stériles rochers » ne seraient plus considérés comme un chaos effrayant, terreur des montagnards et des promeneurs, mais comme un univers sublime susceptible d’exercer une influence positive sur l’âme humaine et même, d’ouvrir les portes de la liberté. En effet, introduisant l’univers alpestre dans la peinture, Caspar Wolf contribua à l’élaboration du mythe de la Suisse, censée être le lieu où s’épanouissait dans des paysages sublimes une humanité innocente et naturelle, parée des vertus que conférait la dignité républicaine.

Né dans le canton d’Argovie, formé à Augsbourg puis à Munich, Wolf pénétra le territoire vierge de la haute montagne avec une étonnante assurance esthétique. Sa confrontation intensive avec l’art français pendant son séjour à Paris en 1770-1771 paraît avoir été déterminante, comme le montrent dans l’exposition, des tableaux de François Boucher, de Claude-Joseph Vernet et d’Hubert Robert. Mais ce fut surtout la rencontre entre Caspar Wolf et Abraham Wagner qui allait changer le destin du peintre.

L’éditeur bernois Wagner nourrissait un projet ambitieux : la publication d’un ouvrage encyclopédique sur les paysages alpins, avec des illustrations de qualité qui devaient reposer sur l’observation directe de la nature. Pour les parties rédigées de l’ouvrage, Wagner choisit comme auteur un savant, le pasteur Jacob Samuel Wyttenbach. Caspar Wolf accompagna ces deux complices dans leurs longues expéditions en haute montagne et sut transmettre par l’image cette expérience unique de la nature. Entre 1773 et 1779, il réalisa ainsi une série de 150 œuvres consacrées aux Alpes suisses. Ses esquisses à l’huile réalisées sur place, et ses tableaux peints ensuite à l’atelier sur la base des premières, allient l’observation spontanée avec une mise en forme artistique très savante. Avec lui, le peintre se fait géographe, géologue, botaniste. Il représente avec bonheur gouffres et glaciers, cascades et grottes, ponts et torrents, lacs et hauts plateaux.

Ces œuvres furent par la suite éditées sous forme d’eaux-fortes coloriées à la main. Leur postérité fut féconde et bientôt William Turner et Caspar-David Friedrich, parmi beaucoup d’autres, firent des Alpes le champ privilégié du romantisme pictural européen.

La belle exposition du musée des Beaux-Arts de Bâle rassemble 126 œuvres de Caspar Wolf et de ses contemporains, ainsi qu’une sélection de photographies actuelles des lieux qu’il a peints.

Éric Mousson-Lestang

À propos de

Exposition : Caspar Wolf et la conquête esthétique de la nature. Jusqu’au 1er février 2015 | Kunstmuseum Basel (Suisse). www.kunstmuseumbasel.ch

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