La Nouvelle Revue d'Histoire : "L'histoire à l'endroit". Fondée en 2002 par Dominique Venner et dirigée par Philippe Conrad.

En fondant à Milan, le 23 mars 1919, les Faisceaux de combat, Mussolini comptait recruter dans les rangs des anciens combattants auxquels il appartenait lui-même et qui voulaient une profonde purification de milieux politiques méprisés car jugés en contradiction avec tout vrai patriotisme.

Soudain, le fascisme

Soudain, le fascisme

Source : La Nouvelle Revue d’Histoire n°83, mars-avril 2015. Pour retrouver ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique en cliquant ici.

Emilio Gentile, professeur d’histoire contemporaine à la vénérable université de Rome La Sapienza, est un fin connaisseur du fascisme, auquel il a consacré plusieurs ouvrages vite devenus des travaux de référence, en particulier La Religion fasciste, la sacralisation de la politique dans l’Italie fasciste (Perrin, 2002) et Qu’est-ce que le fascisme ? Histoire et interprétation (Gallimard, 2004).

Soudain, le fascisme, par Emilio Gentile

Soudain, le fascisme, par Emilio Gentile

Son dernier livre, Soudain, le fascisme (Gallimard, 2015), éclaire de façon très précise le processus qui a permis la montée au pouvoir des fascistes, le sous-titre du livre « La marche sur Rome, l’autre révolution d’octobre », explicitant la démarche de l’auteur, séduit par un certain parallélisme entre l’entreprise de Lénine et celle de Mussolini. Il veut montrer en effet comment et pourquoi un jeune mouvement politique, né au lendemain de la tragédie de 14-18, réussit à atteindre rapidement son objectif, annoncé clairement : jeter à bas l’État libéral pour prendre, en ses lieu et place, la direction de l’Italie.

En fondant à Milan, le 23 mars 1919, les Faisceaux de combat, Mussolini comptait recruter dans les rangs des anciens combattants auxquels il appartenait lui-même et qui voulaient une profonde purification de milieux politiques méprisés car jugés en contradiction avec tout vrai patriotisme. Rapidement s’imposa l’idée qu’il fallait pour cela disposer d’une organisation armée. Ce furent les squadre, groupes d’action qui, appuyés sur le ralliement de nombreux ouvriers et paysans, imposèrent physiquement dans un nombre croissant de régions la suprématie fasciste. Le dilemme qu’exposa Mussolini à ses camarades était simple : prendre le pouvoir par les urnes ou par l’insurrection ?

Fin octobre 1922 il comprit que le moment était propice pour forcer le destin : la démonstration de force disciplinée que fut la marche sur Rome conduisit le roi à faire appel à lui pour former un nouveau gouvernement. C’était en fait le début d’une révolution.

Bernard Fontaine

À propos de

Soudain, le fascisme, par Emilio Gentile, Gallimard, 406 p., 29 €

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