On avait oublié Hervé Gaymard. Il nous revient historien. Cet énarque (promotion Diderot) a 55 ans. Il promettait beaucoup. Ministre de l’Économie dans le gouvernement Raffarin, il dut en partir en février 2005. Un peu claustrophobe, il avait emménagé, aux frais du contribuable, dans un luxueux 600 m²…

Bonheur et grandeur. Ces journées où les Français ont été heureux, de Hervé Gaymard

Gaymard aime l’histoire, il a l’« ordi » qui le démange. Et puis il aime voir de haut, du 6^e étage rue Goujon, ou sur les cimes alpestres. Il veut le bonheur des Français, il le croit toujours possible. Aussi nous livre-t-il sa vision du « roman national » pleine d’optimisme, de l’entrée d’Henri IV dans Paris au « Sacre des bleus » (1998) en passant par la Régence ( ! ?), la fête de la Fédération, les funérailles de Victor Hugo, la libération de Paris, le retour de Charles De Gaulle, les « Trois glorieuses » de Jean-Claude Killy en 1968, ça c’est pour l’étape régionale (Gaymard préside le conseil départemental de Savoie).

Dans ses remerciements, il n’oublie personne, de ses vieux professeurs au collège, à son éditeur… Il a beaucoup lu d’historiens, des classiques et des vivants, une « relation nourrie »… On se demande bien de quoi !

On est loin du Guizot de l’Histoire de la Révolution d’Angleterre (1846), du Démosthène de Clemenceau (1926), de La Disgrâce de Turgot d’Edgar Faure (1961) et même du Mal napoléonien de Lionel Jospin (2014). Du danger d’aller jouer dans la cour des grands.

Armand Giraud

À propos de

Bonheur et grandeur. Ces journées où les Français ont été heureux. Par Hervé Gaymard, Perrin, 462 p., 23 €

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