La Nouvelle Revue d'Histoire : "L'histoire à l'endroit". Fondée en 2002 par Dominique Venner et dirigée par Philippe Conrad.

Jean Raspail n’est pas historien, il est romancier. Mais l’histoire et la mémoire, en particulier celle des "peuples témoins", "oubliés", sont toujours présentes dans ses romans.

Jean Raspail, la mémoire des peuples oubliés

Jean Raspail, la mémoire des peuples oubliés

Source : La Nouvelle Revue d’Histoire n°60, mai-juin 2012. Pour retrouver ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique en cliquant ici.

Jean Raspail n’est pas historien, il est romancier. Un très grand romancier. Mais l’histoire et la mémoire, sous une forme rêvée, sont toujours présentes dans ses romans. Il s’en est expliqué lui-même au début de La Hache des Steppes, superbe roman qui a suivi Le Camp des Saints. L’écrivain y exprime sa fascination pour ce qu’il appelle les « peuples perdus », précisant aussitôt qu’il eût été plus exact de parler de « peuples témoins » : « Témoins du passé, bien sûr, mais surtout de la continuité du passé et de son inestimable survivance parmi nous. On dirait que ces peuples, refermés sur eux-mêmes en raison de leur condition tragiquement minoritaire, y ont justement puisé la force d’être fidèles […]. Ou bien qu’ils se sont transmis, comme des coureurs de relais, le bâtonnet – ou témoin – qui a inspiré leur longue course immobile depuis le fond des âges ». Cette perception exceptionnelle de la continuité des peuples, mais aussi de leur fragilité, nous a donné envie d’en savoir plus en interrogeant Jean Raspail. Nous lui avons posé une première question sur les influences éventuelles de son milieu familial sur son imaginaire.

Jean Raspail : Mon père a pu m’influencer de manière indirecte. C’était un personnage étonnant. Il était issu d’une vieille famille du Midi d’ascendance protestante. Tous les Raspail sont du Midi. Mon grand-père quant à lui était juge de paix. Il avait été sous-préfet mais avait démissionné au moment de la crise des inventaires et de la saisie des biens du clergé en 1905. Quant au chimiste François Raspail, mon arrière-arrière grand-oncle, le, ce fut un républicain célèbre de 1830 à sa mort en 1878. Mais revenons à mon père. C’était un jeune homme très doué, qui obtint une bourse pour préparer le concours de Saint-Cyr qu’il réussit brillamment. Nous étions dans les années 1905. Il fit une carrière fulgurante de jeune officier dans les chasseurs alpins. Il fut entre autres l’un des premiers skieurs brevetés. Très vite, il fut nommé capitaine, puis, il entra à l’École de Guerre et devint chef de bataillon.

Mais, en mars 1914, il tomba gravement malade, les médecins décidèrent de lui retirer un rein. Il était dès lors inapte au service armé, sans être invalide. Il vécut du reste jusqu’à 94 ans avec un seul rein. Nommé attachée militaire à Berne, il dirigera pendant toute la guerre le contre-espionnage français. Cette partie de son existence fut assez mouvementée mais il en parlait très peu. À sa demande, toutes ses archives ont été détruites après sa mort. Il avait confié cette mission à mon frère aîné. Je ne sais si j’en aurais eu le courage. J’aurais certainement préféré écrire un roman à partir de ses souvenirs. Après 1918, il dut quitter l’armée et fit une très brillante carrière dans les affaires.

NRH : Quel genre d’enfant étiez-vous ?

JR : Il y avait une grande différence d’âge entre mes parents et moi. Nous étions quatre enfants mais j’étais le petit dernier. Il y avait dix-sept ans d’écart entre ma sœur aîné et moi, ce qui fait que j’ai eu une enfance d’enfant unique. J’étais un enfant secret. Mon père possédait une magnifique bibliothèque. J’y puisais et lisais beaucoup, notamment des récits de voyage. Mes parents ne savaient absolument pas ce qu’ils allaient faire de moi. On disait que j’étais à la fois un esprit brillant et un cancre, ce qui n’est pas incompatible. Je ratais régulièrement les examens tout en faisant parfois des devoirs superbes. Au moment du bac, je réussis l’écrit mais j’ai refusé d’aller à l’oral. J’ai dit à mon père : « Je vais écrire un roman ! ». Il a été très sportif et m’a répondu : « Pourquoi pas ? » Il a accepté que je reste à la maison pour y travailler.

C’est un roman dont je possède encore le tapuscrit. Il est très mauvais. Je l’avais présenté à un certain nombre d’éditeurs qui l’ont tous refusé. Et des amis académiciens de mon père lui ont dit : « Ce n’est pas la peine qu’il continue, il ne sera jamais écrivain… »

NRH : Est-ce à ce moment là que vous décidez avec des camarades scouts de refaire l’expédition du père Marquette, des Grands Lacs au Mississippi ?

JR : J’ai rarement évoqué mes aventures scoutes car je ne souhaitais pas me voir coller en plus de tant d’autres étiquettes, celles de boy-scout attardé. Pourtant, cette expérience de jeunesse fut très importante pour moi. Je me sentais bien dans cet univers. Il y régnait un idéal clair, simple, net et joyeux. Nous vivions des rêves d’aventure. J’avais été enthousiasmé par les romans « Signes de Piste », ceux de Jean-Louis Foncine et de Serge Dalens qui, à leur façon, sont de grands écrivains, des créateurs de mondes. Ils ont joué leur rôle dans mon univers imaginaire.

Mes camarades et moi, nous sommes donc partis pour le Canada avec presque rien. Le scoutisme nous avait bien préparé. Nous avons embarqué en cargo depuis la France. C’était en 1949. Nous avions vingt-trois ans et un rêve, franchir en canot les 4 600 kilomètres de voies d’eau séparant le Canada de la Nouvelle-Orléans, via le Saint-Laurent, les grands lacs et le Mississippi. Tout cela sur les traces des premiers explorateurs français, le père Marquette, Le Moyne d’Iberville, Cavelier de La Salle. Ce rêve a été réalisé avec trois compagnons, chefs scouts comme moi, sept mois durant. Ce fut le plus beau de tous mes voyages. En tout cas celui qui a eu le plus d’allure.

Partis pour une belle aventure, nous en avons découvert peu à peu sa signification profonde. Bien plus qu’une vie séduisante, nous avions trouvé un idéal de risque et de dépassement dans ce premier voyage, quelque part entre les villes de Saint-Louis et de Memphis, sur les chemins d’eau périlleux qui relient Québec au Mississippi. Nous vivions dans une communion profonde avec la nature. C’était un voyage complètement désintéressé. Nous ne savions pas ce que nous allions retirer de cette expérience.

NRH : Pourquoi avoir voulu suivre l’itinéraire de ces découvreurs de la Nouvelle-France ? Qu’est-ce qui vous attirait chez ces hommes ?

JR : Ils étaient habités par l’esprit de découverte, une caractéristique bien française. Et cet esprit était vraiment désintéressé, si l’on met de côté, bien sûr, le commerce de la fourrure et la conversion des « Sauvages », pour les missionnaires, comme le père Marquette. Pour le reste, les colons français étaient animés par le désir d’aller toujours plus loin, au-delà… Et quand ils arrivaient en pays inconnu, ils voulaient aller plus loin encore.

NRH : Vous avez publié tardivement le récit de votre expédition sous le litre En canot sur les chemins d’eau du roi (Albin Michel, 2005). Avec une santé d’enfer, humour et poésie, votre récit établit un constant va et vient entre les exploits de votre équipe de scouts baroudeurs et le passé de la Nouvelle-France, celui des coureurs de bois et des officiers en tricorne. À votre retour, avez-vous pris la plume pour raconter votre périple ?

JR : Non, pas du tout, car après l’échec de mon premier roman, j’avais décidé, dans un solennel renoncement, de ne plus écrire une ligne, hormis mon journal de bord. C’est donc mon compagnon de canot, Philippe Andrieu, qui en 1954 publia En canots sur les traces de Marquette. Quant à moi, j’ai attendu cinquante ans, comme vous l’avez dit, en 2005 seulement, pour confier à mon éditeur le récit de cette aventure. Cela m’a rajeuni…

NRH : Après cette expédition, l’avenir était à vous ? La presse avait parlé de votre périple. Vous étiez célèbre. Que décidez-vous de faire ?

JR : Je décide de continuer de voyager. Le second voyage fut Terre-de-Feu/Alaska en automobile. Cette fois j’en ai rapporté un récit aventureux, coécrit avec Philippe Andrieu. L’ouvrage est paru chez Julliard en 1953. En 1954, je repartis pour le Pérou. C’était au plus fort de la guerre d’Indochine, et nous avions un peu le sentiment de représenter notre pays. Chaque soir, sur le camp, nous hissions les couleurs. Nous étions fiers d’affirmer une France qui n’avait pas vraiment brillé au cours des dernières décennies.

NRH : Votre vie est en effet contemporaine de grands bouleversements pour la France. Comment les avez-vous vécus ?

JR : La défaite de 1940 m’a profondément marqué. J’allais avoir quinze ans et je me suis retrouvé en plein exode sur les routes de France. À l’époque, j’étais pensionnaire à l’école des Roches en Normandie. Peu avant l’arrivée des Allemands, la direction de l’École prit la décision de nous évacuer en autocar. Je refusais ce transport moutonnier et décidais de rejoindre mon père à bicyclette, à Bordeaux, où il avait suivi le gouvernement. J’ai gardé un impérissable souvenir de cette aventure. Imaginez un adolescent au spectacle de la guerre. Je n’étais pas vraiment conscient de l’importance de l’événement, mais j’en goûtais les imprévus, les surprises bonnes ou mauvaises de la liberté.

NRH : Durant cet étonnant périple, n’avez vous pas eu de difficultés à survivre, à vous nourrir, à trouver des hébergements ?

JR : À quatorze ans et demi on arrive toujours à se débrouiller. Partout, j’étais bien reçu. J’arrivais dans des fermes isolées. Tout le monde était très compatissant. Pendant une partie de mon itinéraire, j’ai suivi le trajet des colonnes militaires en retraite. Si j’ai des bons souvenirs personnels, en revanche, ce que j’ai vu de l’exode était épouvantable. Le spectacle pitoyable et affreux des masses en mouvement sur les routes m’a vacciné à tout jamais contre le spectacle des foules. On retrouve la trace de cette époque dans mon roman L’Île bleue (Robert Laffont, 1988).

NRH : Que faites-vous pendant les quatre ans de guerre et l’Occupation ?

JR : Je suis revenu à Paris avec mes parents, où j’ai repris mes études en dilettante. Mon père avait démissionné de toutes ses fonctions. Il avait été entre autres directeur général des mines de la Sarre. Il n’a gardé qu’une seule activité, mineure, celle de président des Grands Moulins de Corbeil. Il refusait d’avoir à prendre part à des négociations avec les Allemands ou d’en recevoir des ordres. Durant toute l’Occupation, il n’a jamais varié.

NRH : Immédiatement après la Libération, va commencer pour la France une nouvelle guerre en Indochine. Avez-vous eu le désir de vous engager ?

JR : J’aurais pu en effet m’engager comme l’a fait mon frère aîné. Mais je n’avais sans doute pas la tripe militaire. Je suis un homme des voyages et des aventures solitaires. Cela ne m’empêche pas pourtant d’admirer les sacrifices et les engagements des soldats. L’Indochine fut souvent une succession de défaites grandioses. Je mets cette guerre à l’égal des grandes épopées héroïques. L’évacuation de Cao-Bang, la RC4, la bataille de Dien Bien Phu, ce sont des tragédies shakespeariennes.

NRH : Si vous le voulez bien, je voudrais revenir à votre œuvre. Après une première tentative romanesque ressentie comme un échec, vous avez provisoirement renoncé à écrire des romans. Qu’est-ce qui vous a poussé par la suite à vous y remettre ?

JR : Ayant publié plusieurs livres de voyage, j’avais pris conscience que je savais enfin écrire. Mais mon désir de me lancer dans un nouveau roman est venu d’un long séjour que j’ai fait au Japon en 1956. J’y ai passé un an. C’est un pays pour lequel j’ai beaucoup d’admiration, mais devant cette civilisation complexe, cette population si insaisissable, j’ai vite acquis la certitude que sous la forme du reportage, je serais passé à côté de l’essentiel sans pouvoir exprimer tout ce que je pensais. Je décidais donc d’écrire un roman. Grâce au roman, on peut tout dire. On n’est pas personnellement engagé. Ce sont les personnages qui parlent.

Quand j’ai découvert l’immense liberté que procurait le roman, cela m’a donné envie de poursuivre dans cette voie, d’autant que ce premier livre a plutôt bien marché. Il s’intitulait Le Vent des Pins publié par Julliard en 1958. Il racontait l’aventure de six touristes occidentaux confrontés aux méandres de la psychologie japonaise. J’ai publié par la suite un deuxième roman, Les Veuves de Santiago, que je n’aime pas vraiment, quoiqu’en dise Dominique Venner qui l’a beaucoup apprécié et en a fait une critique élogieuse dans La Nouvelle Revue d’Histoire, lors de sa réédition chez les éditions Via Romana en 2010. À sa sortie en 1962, Les Veuves de Santiago furent mal accueillies, ce qui m’incita de nouveau à ne plus écrire de romans, et cela pendant dix ans, jusqu’au Camp des Saints de 1973.

Mais pendant ces dix ans, j’ai publié d’autres récits de voyage dont je n’ai pas à rougir. C’est après le succès du Camp des Saints, que, cette fois-ci je n’ai plus cessé d’écrire des romans…

NRH : Vous êtes un écrivain voyageur, mais aussi un grand lecteur, quels sont les auteurs qui vous ont le plus marqué ? Pour poser la question autrement, quels sont les auteurs que vous aimez relire, les auteurs qui vous donnent du plaisir ?

JR : Je préfère la question posée de cette façon à celle que l’on pose toujours sur les influences littéraires qui, à m’ont avis, n’ont pas beaucoup de sens. Alors oui, il y a un livre formidable que j’ai découvert autrefois dans la bibliothèque de mon père et qui a beaucoup compté pour moi. Je le relis toujours avec enthousiasme, c’est Le Village oublié de Theodor Kröger. C’est un roman né de l’expérience de son auteur, jeune Allemand en 1914 quand la guerre éclate. Il vivait en Russie comme tant d’Allemands qui avaient participé au développement de l’empire des tsars. Après le déclenchement du conflit, plutôt que de rejoindre l’Allemagne, il choisit de disparaître en Sibérie. Des années de son séjour caché est né Le Village oublié.

Comme je l’ai écrit dans une préface que j’ai donné à la réédition de ce roman, j’ai retrouvé sur une carte un point minuscule figurant le terminus d’un rameau septentrional du transsibérien. Déjà en 1917, du temps de Theodor Kröger la voie s’arrêtait là. Une gare en rondins, un aiguillage gelé, l’extrémité d’un monde, la frontière au-delà de laquelle pouvait commencer une aventure initiatique et mythique. Au-delà, s’étendait la Taïga sans fin coupée de marécages mortels et impénétrables. J’ai lu plusieurs fois Le Village oublié dans un état de surexcitation ou de recueillement presque religieux. Les sonorités de ce livre font vibrer le courage, l’honneur, la camaraderie, le dévouement, l’amour et aussi la vengeance, la mort… Mais moi, ce qui m’avait emporté dès mes quinze ans et que je redécouvrais intact par la suite, c’est une volonté étincelante de s’en aller toujours plus loin, d’effacer ses propres traces de tel sorte que nul ne vous retrouve.

Ce que raconte Kröger est une histoire vraie, celle qu’il a vécue en plein chaos de la révolution russe. Il n’avait qu’une idée, fuir au loin, mettre le plus de distance possible entre la multitude et lui-même. Cela me semblait emblématique. Dans son périple, Kröger découvre un village perdu, une sorte de minuscule paradis boréal vivant en parfaite autarcie, caché au sein d’une clairière invisible. Pourtant le chaos se rapproche. Kröger forme le plan d’isoler totalement le village, le retrancher du monde, tandis que se déchaîne au sud le vacarme sanglant de la révolution. Quand celle-ci se rapproche, Kröger reprend la piste, en route pour un ailleurs toujours plus loin, à la recherche d’un monde disparu…(1)

NRH : Tous vos lecteurs savent qu’un tel imaginaire est présent sous d’autres formes dans plusieurs de vos romans, Septentrion, Sept cavaliers…, Le Royaume de Borée… Mais c’est une autre veine qui semble avoir inspiré votre roman le plus célèbre, Le Camp des Saints. Dans la longue et courageuse préface (Big Other) que vous avez écrite l’an passé pour une nouvelle édition qui a fait grand bruit, vous avez révélé que ce roman avait été écrit à partir de 1971 à Boulouris dans une villa baptisée le Castelet, au bord de la Méditerranée. Je vous cite : « De la bibliothèque où je travaillais, on ne voyait à centre quatre vingt degrés que la mer et le grand large, si bien qu’un matin, le regard perdu au loin, je me dis : “Et s’ils arrivaient ?” Je ne savais pas qui étaient ces “ils”, mais il m’avait paru inéluctable que les innombrables déshérités du Sud, à la façon d’un raz de marée, allaient un jour se mettre en route vers ce rivage opulent, frontière ouverte de nos pays heureux. C’est ainsi que tout a commencé ». Et vous ajoutez, « Je n’avais aucun plan et pas la moindre idée de la façon dont les choses se passeraient ». Vous écrivez encore : « Si un livre me fut un jour inspiré, c’est celui-là ». Le plus stupéfiant, n’est-ce pas que des années plus tard, un fait réel est venu corroboré votre vision ?

JR : Dans la nuit du 20 février 2001, un cargo non identifié chargé d’un millier d’émigrants s’échoua volontairement de toute la vitesse de ses vieilles machines sur un amas de rocher à une cinquantaine de mètres du Castelet ! Cette pointe rocheuse faisait partie de mon paysage. Certes, ils n’étaient pas un million ainsi que je les avais imaginés à bord d’une armada hors d’âge, mais ils n’en avaient pas moins débarqué chez moi en plein décor du Camp des Saints pour y jouer l’acte I ! La presse souligna la coïncidence, laquelle apparut à certains, et à moi, comme ne relevant pas du seul hasard !

Propos recueillis par Pauline Lecomte

Crédit photo : DR

Notes

  1. Le Village oublié sera prochainement réédité, avec sa préface, par Phébus dans sa collection Libretto.

Repères biographiques

Jean Raspail

Explorateur des enracinements et des légendes à travers le temps et l’espace, Jean Raspail a édifié en cinquante ans, par ses récits de voyages et ses romans, une œuvre qui témoigne des angoisses et des attentes de son temps. Du Camp des Saints (1973, réédition 2011, avec une nouvelle préface, Big Other) à La Hache des steppes (1974), Le Jeu du Roi (1976), Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie (1981), Les Yeux d’Irène (1984), Qui se souvient des hommes… (1986), L’Île bleue (1988), Sire (1990), Sept cavaliers… (1993) L’Anneau du pêcheur (1995), Hurrah Zara ! (1998), Adios, Tierra de Fuego (2001), Les royaumes de Borée (2003), Jean Raspail, consul général de l’onirique royaume de Patagonie, s’est taillé un royaume épique ordonné autour des valeurs de fidélité, d’honneur, de sacrifice et d’humour. Tous ses romans et récits sont publiés aux Éditions Robert Laffont, hormis En canot sur les chemins d’eau du roi (Albin Michel, 2005) et Les Veuves de Santiago (nouvelle édition illustrée par Yann Méot, aux Éditions Via Romana, Versailles, 2010).

Les puissances germinatrices du passé

« La singularité de Jean Raspail, cet explorateur des ailleurs et de la longue mémoire, est d’inscrire au cœur de notre insipide présent les puissances germinatrices du passé. Ce n’est jamais l’antan, l’autrefois pour l’autrefois qu’il loue, en réactionnaire neurasthénique, en visiteur nostalgique de cimetières où gît la grandeur disparue, mais toujours pour les facultés de résurrection et d’insurrection dont les fastes fanés du passé sont porteurs. Même si les « carottes sont cuites », comme dirait Michel Déon, même si l’on ne peut changer « la vie », comme Rimbaud y invitait, et orienter une aventure collective, il est encore possible d’infléchir le cours de sa propre vie, de son destin particulier. Comme ces sept cavaliers qui, refusant d’abdiquer devant la barbarie et l’inévitable, quittèrent la Ville au crépuscule par la Porte de l’Ouest qui n’était plus gardée… »
Bruno de Cessole, Le Défilé des réfractaires (L’Éditeur, 2011).

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