La Nouvelle Revue d'Histoire : "L'histoire à l'endroit". Fondée en 2002 par Dominique Venner et dirigée par Philippe Conrad.

Les pages les plus épouvantables se rapportent aux viols de masse et aux massacres commis en Prusse orientale sur des dizaines de milliers de femmes et jeunes filles allemandes.

Grandeur et misère de l’Armée rouge (1941-1945)

Grandeur et misère de l’Armée rouge (1941-1945)

Source : La Nouvelle Revue d’Histoire n°55, juillet-août 2011. Pour retrouver ce numéro, rendez-vous sur la e-boutique en cliquant ici.

Sur l’histoire soviétique et l’Armée rouge, voici un livre qui fera date.

Les deux auteurs de cette enquête accablante ont réalisé en 2010 une dizaine de longs entretiens avec des survivants (côté russe) de la guerre germano-soviétique (1941-1945). C’est un document terrifiant et précieux qui écorne la légende de la « Grande Guerre patriotique » (formule de Staline).

Grandeur et misère de l’Armée rouge. Témoignages inédits

Grandeur et misère de l’Armée rouge. Témoignages inédits

Les pages les plus épouvantables se rapportent aux viols de masse et aux massacres commis en Prusse orientale sur des dizaines de milliers de femmes et jeunes filles allemandes, à l’incitation des autorités et de la propagande (Ilya Ehrenbourg). Personne (sauf Lev Kopolev, condamné pour cette raison à dix ans de goulag) n’avait abordé ce sujet tabou.

Ce que l’ouvrage dit du sort des femmes servant dans l’Armée rouge fait également frémir. On ne mesurait pas non plus la violence faite au peuple russe par ses propres dirigeants : répression impitoyable des bataillons de sécurité tirant sur les malheureux qui reculaient devant les assauts ennemis (« Nous avions plus peur du NKVD et des commissaires que des Allemands », se souvient l’un des témoins) ; calvaire imposé aux prisonniers libérés des camps allemands… « Nous avons remporté cette guerre barbare – la plus barbare de toutes les guerres barbares de l’histoire – parce que nous étions nous-mêmes des brutes avilies par le régime communiste », dit l’un des témoins.

Le bilan du régime est plus ou moins connu : 15 millions de morts dus aux répressions du régime bolchevique entre 1917 et 1940, puis encore 25 à 30 millions de cadavres de 1941 à 1945, imputables plus au régime qu’aux Allemands. Un autre rescapé : « Ces vétérans qui hurlent “Pour Staline, pour la patrie !”, ils mentent. À l’époque c’était “Mat !” (mon cul !) » Cette guerre a démontré toute l’atrocité du régime bolchevique et de Staline. Et pourtant si le régime a jamais réussi une chose, c’est de gagner cette guerre. Une victoire de la monstruosité.

Dominique Venner

À propos de

Grandeur et misère de l’Armée rouge. Témoignages inédits, 1941-1945. Par Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, Le Seuil, 340 p., 21 €

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