Il est beau de laisser de soi une trace qui vous survive. C’est ce qu’a fait Pierre Maugué, récemment disparu.

Bréviaire nietzschéen. Par Pierre Maugué

Esprit ferme et de grande culture, il avait eu soin, avant de tirer sa révérence, d’achever une anthologie des pensées de Nietzsche adroitement conçue, introduite par une réflexion personnelle dont la lecture est un régal.

« Je frémis, écrivait le solitaire de Sils Maria, en songeant à ceux qui se réclameront de moi dans cinquante ans… Celui qui est de la plus haute espèce, comment n’aurait-il pas les pires parasites ? » Il ne se trompait pas. Jamais philosophe n’a été victime d’interprétations plus simplificatrices et contradictoires. Lui-même avait tout fait pour brouiller les pistes, disant en apparence, d’un livre à l’autre, le contraire de ce qu’il avait affirmé naguère.

Ce bréviaire offre quatre cents citations groupées sous une soixantaine de thèmes : Aristocratie, Culture, Démocratie, Égalité, Éternel retour, Femme, Progrès, Religion, Surhumain, etc. Une cure d’air vif d’où jaillit la pensée la plus magnifiquement provocatrice.

Parallèlement, lire aussi le petit Nietzsche illustré de Bruno Favrit (Pardès, 128 p., 10 €) qui suit pas à pas l’homme et l’œuvre, sans jamais tomber dans la simplification. Un exploit en si peu de pages !

À propos de

Bréviaire nietzschéen. Par Pierre Maugué, Le Rocher, 285 p., 20 €

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