En bref
Pascal Paoli, père de la patrie corse. Par Antoine-Marie Graziani, Tallandier, 340 p., 21,50 €
Fils d’un résistant à la domination gênoise, Paoli (1725-1807) installe un gouvernement à Corte avant de quitter l’île devenue française. Exilé à Londres, il rejoint la Corse en 1791 mais la rupture avec la République l’entraîne dans le camp anglais. Une biographie complète et stimulante de ce héros malheureux de l’indépendance corse.
Sainte Anne. De Jérusalem à Auray. Par Anne Brassié, Le Rocher, 136 p., 12,50 €
En s’appuyant sur la « tradition » transmise par les évangiles apocryphes sur la permanence du culte rendu à la mère de la Vierge dans l’Église byzantine et sur les manifestations de cette piété particulière dans l’Occident médiéval, l’auteur montre que la dévotion à Sainte Anne est antérieure à la Contre-Réforme et consacre des pages inspirées aux apparitions d’Auray.
Faire la guerre : Antoine-Henri Jomini. Par Jean-Jacques Langendorf, Georg, 388 p., 30 €
Avec Clausewitz, le général suisse Jomini (1779-1869) a été l’esprit stratégique et le théoricien militaire le plus fécond du XIXe siècle. Tour à tour au service de la France puis de la Russie, il a assisté aux grandes batailles napoléoniennes. J.-J. Langendorf suit pas à pas sa biographie. Il se livre ensuite à une réflexion riche et originale sur le personnage et sur ses pairs, les stratèges autodidactes, les officiers de la « main gauche ».
Histoire de l’Église. 6 volumes de 150 p., publiés par les Cercles Chrétiens (11 Avenue Chauchard 78000 Versailles, chaque volume est vendu au prix de 11 €).
Il faut saluer l’initiative qui a conduit à la réédition de ces ouvrages écrits vers 1960 par les meilleurs spécialistes (J.R. Palanque pour la période allant de Constantin à Charlemagne ou M. Braure pour L’Église à l’époque classique) et dont les qualités didactiques sont d’excellents antidotes contre la perte de la mémoire religieuse de l’Europe.
Vu de droite. Anthologie critique des idées contemporaines. Par Alain de Benoist, Le Labyrinthe, 650 p., 42,70 €
Précédée d’une copieuse introduction, réédition d’une étude monumentale (prix de l’essai de l’Académie française). Alain de Benoist montre sans peine que les vues qu’il avait développées vingt ans plus tôt ont trouvé confirmation.
Dictionnaire historique de la Lituanie. Par S. Champonnois et F. Labriolle, Armeline (29160 Crozon), 25,92 €
Au XIVe siècle, la Lituanie (le pays de l’ambre) était l’État le plus grand d’Europe.
Les Lituaniens furent les derniers païens d’Europe. Leur langue est apparentée à l’indo-européen. Annexée à l’Empire russe après le 3e partage de la Pologne à la fin du XVIIIe siècle, indépendante de 1920 à 1940, soumise ensuite à l’URSS, elle a retrouvé son indépendance en 1991. L’histoire à découvrir d’un peuple fier et capable.
Histoire du peuple roumain. Par Georges Castellan, Armeline (29160 Crozon), 33 €
L’histoire de la patrie de Cioran est mal connue. Par un éminent spécialiste de l’Europe centrale, la voici étudiée, depuis l’époque des Daces (VIe siècle av. J.-C.), la conquête romaine, l’ethnogenèse du peuple roumain et les différentes thèses en présence, les États féodaux (XIe-XIVe siècles), la lutte contre les Ottomans et la période des principautés vassales de l’Empire turc, la lutte pour l’indépendance au XIXe siècle, les drames et conflits du XXe siècle.
Les Bivouacs d’un hussard. Par Pol Vandromme, La Table Ronde, 240 p., 17,50 €
Souvenirs d’un très grand critique belge. Pol Vandromme a été mêlé à l’aventure intellectuelle des hussards. Il devint l’ami de Marcel Aymé, Blondin, Nimier, Déon… Le style et l’allure pour morale.
Notes sur un temps rompu. Par Gilbert Comte, Le Labyrinthe, 340 p., 22,70 €
Gilbert Comte était l’une des grandes plumes du Monde avant que ce journal n’amorce le déclin de son virage trotskiste. Dans ces chroniques d’une civilisation détruite, il confirme un talent d’essayiste qui ne s’en laisse pas conter.
Balles perdues. Par Slobodan Despot, L’Âge d’Homme, 160 p., 15 €
Traversée d’un humour corrosif, la protestation vibrante d’un Européen fidèle à la Serbie, qui ne prend pas son parti de la fin d’un monde et n’est dupe de rien.
Chardons ardents. Par Yves Amiot, Ulysse, 197 p., 17 €
Historien et romancier, Yves Amiot a réuni dans ce volume certaines des chroniques données depuis dix ans au bulletin de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Un esprit libre qui épingle (Jean-Luc Ferry) ou approuve (Michel Déon, Jean Madiran) sans se départir du droit de critiquer.
Ortega y Gasset. L’exigence de vérité. Par Y. Lorvellec et Ch. Pierre, Michalon, 2001, 120 p., 9 €
Célèbre philosophe ibérique, auteur de La Révolte des masses en 1930. Rebelle au totalitarisme et autres « bigoteries du jour »,il insistait sur les responsabilités qui incombent aux hommes de réflexion. Si les élites cessent d’exercer une fonction d’exemplarité le corps social se déstructure. Ce libéral-conservateur, proche cousin d’Aron et d’Orwell, a toujours déplu aux intellectuels. Une présentation utile.
Arthur. L’ours et le roi. Par Philippe Walter, Imago, 240 p., 20 €
Spécialiste de la littérature arthurienne, adepte d’une approche pluridisciplinaire,
Philippe Walter dirige l’édition des Romans en prose du Graal à la Pléiade. S’appuyant sur l’étude des textes, l’histoire et l’archéologie, il décrypte la légende du roi Arthur, surgie de la mythologie celtique, de la figure de l’ours sacré des cultes cosmiques. Le mystère se dissipe sans rien perdre de sa poésie.
Que lire ? n°6. Par Jean Mabire, Irminsul, 300 p., 23 €
Recueil après recueil, Jean Mabire réalise une véritable encyclopédie des écrivains à la charnière des XIXe et XXe siècles. Chaque portrait dit tout ce qu’il est utile de savoir sur un auteur et même beaucoup plus. Chacun étant vu dans la vérité de ses enracinements. Ce volume s’ouvre sur Barbey d’Aurevilly et se termine sur Francis Parker Yockey. Entre-temps, Martin Heidegger, André Maurois, Lucien Bodard, Éric Tabarly, etc. L’éclectisme même.
Soljénitsyne, aux origines de la Russie contemporaine. Par Elena Balzamo, Éditions de Paris, 204 pages, 20 €
S’appuyant sur une connaissance approfondie du monde slave, Elena Balzamo se livre ici à l’exégèse brillante de La Roue rouge, fresque des tribulations de la Russie de la fin du XIXe siècle au stalinisme triomphant. Le parallèle avec Les Origines de la France contemporaine d’Hippolyte Taine s’impose au fil de son étude. Il se justifie par l’analyse d’une durée historique où le « nœud » des événements renvoie aux « moments » clefs. Présenté par Alain Besançon, l’essai d’Elena Balzamo est un bonheur.
Paris – Berlin – Moscou. Par Henri de Grossouvre, L’Âge d’Homme, 176 pages, 18 €
Ce petit essai, préfacé par le général Gallois, se présente comme un plaidoyer pour la constitution d’un partenariat stratégique entre un pôle franco-allemand restauré et une Russie régénérée, face aux visées belliqueuses de l’hyperpuissance américain. L’auteur se situe dans un courant néo-gaullien et souverainiste.
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